Cours du 23 novembre 2001

 

Contingence, distinction, souffrance

La spiritualité de l’auteur n’est pas une autre nécessité que l’inconsistance de la vérité. Le spirituel s’oppose, comme vous savez, au trivial de second degré (exemple : s’il y a un Dieu, il partage avec ce caillou la trivialité d’exister, même s’il est évident qu’il n’existe pas de la même manière). Le trivial de second degré, je le range du côté de la différence, par exemple celle qu’il y aurait entre le naturel et le surnaturel – qui n’est précisément qu’un naturel (donc un trivial) de second degré. Le spirituel est d’abord constitué du refus de cette nécessité qu’on en fasse un domaine propre, qu’on surajouterait aux autres. Car si le spirituel existe, il concerne un type de besoin humain : il est bien connu que l’homme ne se nourrit pas que de pain. Eh bien l’idée du spirituel, et donc ici de l’auteur, il faut précisément l’entendre à l’encontre de cette éventualité : on a certes besoin de biens immatériels et symboliques (par exemple des choses culturelles ou religieuses, puisqu’on peut admettre qu’il existe des besoins spécifiquement culturels ou religieux), mais pas de spiritualité, puisque cette notion ne correspond à rien et qu’on ne voit pas comment cela pourrait correspondre à un besoin, qui est forcément besoin de quelque chose. Je rappelle l’argument essentiel : si la notion du spirituel correspondait à quelque chose (et donc puisse satisfaire un besoin dont on admet la spécificité), cela signifierait que la vérité serait elle-même quelque chose, et qu’en conséquence il faudrait la comprendre comme une nouvelle réalité (certes spécifique, comme toute réalité). Ce qui est absurde, puisque la notion de vérité s’entend précisément à l’encontre de celle de la réalité.

La  » spiritualité  » de l’auteur, si l’on appelle ainsi celui qui produit un texte de vérité par opposition à l’indéfinie trivialité des textes de savoir, c’est par conséquent l’impossibilité que la vérité soit une réalité, en l’occurrence un savoir, spécifique.

L’inconsistance de la vérité et l’inconsistance du spirituel, qui sont le même, cause l’auteur comme tel. Vous savez qu’il faut nommer  » génie  » cette causation qui est toujours celle d’une distinction et dès lors pas d’une différence. Quand donc je parle de  » spiritualité  » de l’auteur, c’est pour rappeler l’impossibilité de jamais considérer le génie selon une quelconque consistance (par exemple ce n’est pas un talent très grand, ni un quotient intellectuel très supérieur à la moyenne). D’ailleurs tout le monde le sait : le génie, c’est simplement le fait d’être soi-même – mais de l’être vraiment (par opposition à celui que n’importe qui serait à notre place).

La spiritualité de l’auteur, je rappelle ainsi qu’elle est identique à sa contingence, et que le génie n’est rien d’autre que la contingence. Il se trouve par exemple que Sartre a existé. Et, contrairement à la plupart des humains, il n’a pas fait semblant d’avoir dû exister, c’est-à-dire que son écriture n’est pas celle d’un  » en tant que  » (par exemple rédiger un cours en tant que professeur, or les professeurs sont nécessaires) mais seulement la sienne, à lui qui existait, dès lors sans raison (il y a des raisons à tout, mais l’absolu de l’existence, c’est que les raison qui l’expliquent ne comptent pas). Pas de différence entre s’autoriser de soi (ce qui est le génie, subjectivement parlant) et s’autoriser de sa propre contingence. On pourrait aussi parler d’une ville, qui est sa propre contingence et par là qui est une entité spirituelle : elle aussi peut devenir identique à sa propre nécessité notamment en se  » modernisant  » (en jouant son rôle de capitale économique, etc.), au point de  » perdre son âme  » c’est-à-dire d’être toujours elle-même en réalité mais de ne plus l’être en vérité En quoi nous retrouvons l’opposition du savoir (qui est toujours savoir des nécessités) et de la vérité – dont la notion d’auteur indique la subjectivation.

Si donc le génie consiste UNIQUEMENT à ne pas céder sur sa propre contingence alors il est bien évident que la  » spiritualité  » de l’auteur n’a de sens qu’à l’encontre de toute nécessité qu’on pourrait lui reconnaître. C’est cet encontre que je vais étudier maintenant.

 

Cerner le paradoxe d’une contingence

Il s’agit de penser non plus la contingence en général, dont j’ai déjà parlé, mais bien la contingence de l’auteur dans le paradoxe de sa notion qui est d’exclure toute nécessité de fait.

Je m’explique : puisque la notion de nécessité s’entend forcément à travers celle de l’expression (s’exprimer c’est nécessiter quelque chose comme nécessaire – par exemple les différents effets qui sont l’expression d’un choc), on appellera auteur quelqu’un dont le travail ne soit pas l’expression : être auteur, c’est ne pas s’exprimer dans ce qu’on fait, bien qu’on ne fasse  » par ailleurs  » (mais par ailleurs seulement !) rien d’autre, bien sûr. L’opposition du  » ne pas  » de l’expression et de son  » par ailleurs « , voilà la spiritualité inhérente à la condition d’auteur.

Certes on pense avec sa structure, avec ses fantasmes qui sont d’ailleurs facilement visibles dans la plupart des œuvres. Mais justement : cette trivialité (n’importe qui s’exprime en faisant n’importe quoi – un chef de bureau en portant une cravate rayée ou Shakespeare en composant Hamlet) ne compte pas, et c’est à le reconnaître qu’on approche seulement l’œuvre comme telle. En quoi la pensée ne peut pas se ramener à la sublimation qu’elle est en fait, alors même qu’on reconnaît comme un des traits de cette sublimation la possibilité et même la nécessité que la structure soit un instrument de vérité : Sartre a suffisamment parlé de sa  » névrose « , par exemple, qui a donné pendant l’essentiel de sa vie une détermination concrète à sa sublimation. Mais justement : cela ne compte pas. L’Etre et le Néantest, dit-il, un ouvrage  » idéaliste « , manifestation de ladite névrose dont il mettra  » trente ans  » à se défaire. Or qu’est-ce qui compte, dans cet ouvrage ? Une seule chose: qu’il soit de Sartre. Et c’est pour cette seule raison qu’il appartient à notre culture, et que nous avons le devoir de le lire et de le relire. Le nom n’est donc finalement nom d’aucun individu (en l’occurrence d’un  » névrosé « ) et c’est de cette exclusion que s’impose indistinctement sa contingence et la spiritualité qui institue (et non pas constitue) l’œuvre.

Car le paradoxe du spirituel est bien que l’auteur n’en soit pas un d’avoir produit tel et tel ouvrage, mais que ses livres accèdent au statut d’œuvres, y compris dans l’éventualité où ils seraient médiocres, pour la seule raison qu’ils s’autorisent de sa signature. Le spirituel, c’est d’abord que la réalité ne compte pas, et dans ce domaine la réalité serait avant tout la qualité des productions. Un mauvais texte de Sartre – et il y en a un certain nombre dans ses publications posthumes – appartient de droit à la culture humaine pour la seule raison qu’il est de Sartre, alors que le plus intelligent des cours du plus savant des professeurs est toujours déjà englouti dans sa médiocrité originelle.

Si donc c’est uniquement le nom qui fait l’œuvre, autrement dit si la réalité de ce qui a été fait ne compte absolument pas, cela signifie que la contingence dont il s’agit n’est pas celle de cette réalité, précisément. Car c’est bien comme auteur et pas comme sujet de ses expressions que l’auteur est contingent ! Comme sujet de ses expressions, il est contraire nécessaire : on peut montrer, et même éminemment dans l’ordre subjectif, que nous sommes ce qu’il était impossible que nous ne fussions pas. Je le dis autrement : qu’est-ce qu’une cause, sinon ce que les effets nécessitent comme leur intelligibilité ? Or les effets sont donnés, et par conséquent la cause, qui ne l’est pas, est nécessaire – d’une nécessité rétrospective, celle-là même qui permettra de refaire intellectuellement le chemin inverse et de reconnaître que les effets ne pouvaient pas ne pas advenir. Eh bien la question de l’auteur s’entend à l’encontre de celle de la cause humaine qu’il serait de certaines productions  » culturelles  » : ce n’est pas de talent qu’il s’agit à son propos, mais d’autorité – pas de style ni même d’originalité mais de signature. Aberration du caractère purement juridique de la vérité que je nomme  » spiritualité « .

La contingence doit donc s’entendre en un double sens, s’agissant de l’auteur.

Quand je dis que le génie n’est rien d’autre que le refus de céder sur sa propre contingence, cette dernière idée est d’abord susceptible d’une compréhension triviale : il se trouve qu’on existe, on aurait très bien pu ne pas venir au monde, et il y a une certaine abjection à parler  » en tant que  » c’est-à-dire à dénier sa contingence grâce à l’irrécusable nécessité de la fonction (par exemple la fonction professorale est nécessaire à la reproduction de la société par elle-même, donc elle l’est pour soi depuis toujours). ) Ensuite elle est susceptible d’une compréhension qui l’est peut-être moins : il se trouve qu’il y a  » quelque chose et non pas plutôt rien  » concernant la même réalité, et c’est au lieu même de cette alternative, antérieur à toute nécessité et donc aussi à toute contingence au premier sens, qu’on se tient quand on pense, c’est-à-dire quand on est un auteur.

Je le dis autrement : est auteur celui qui fait autorité, or il n’y a jamais d’autorité que de l’origine. Voilà concrètement le spirituel.

L’origine n’est pas la cause, et par conséquent ne relève pas de la nécessité rétrospective dont je viens de parler : comment ce qui n’est rien (puisqu’elle précède par définition le commencement) pourrait-il devoir être, y compris à partir de ce qu’il permet de comprendre ?

Le nom de l’auteur s’entend donc  » spirituellement  » : renvoi à l’origine identique à sa propre impossibilité, par opposition à l’identification d’une cause nécessaire. C’est ce nœud que j’appelle contingence, ici.

Vous savez qu’il faut identifier l’œuvre et le vrai. Pourquoi ? Je réponds aujourd’hui que l’on appelle vrai cela qui est d’origine – exactement comme on peut opposer des  » pièces d’origine « , portant à la marque d’un constructeur automobiles, à d’autres qui leur seraient exactement identiques, qui viendrait des mêmes usines de sous-traitance, mais qui, ne portant pas cette marques, ne seraient dès lors pas des  » vraies « .

Le vrai ne diffère en rien du réel (cf. l’exemple paradigmatique du faux billet de banque, fabriqué avec des encres, du papier et des machines dérobées à l’imprimerie officielle), mais il s’en distingue. Il peut avoir la même provenance, mais le faux n’est pas d’origine alors que le vrai l’est. La distinction de la provenance, qu’on peut entendre de manière subjective, et de l’origine est la spiritualité même.

 

Paradigme : la souffrance de l’arpenteur égyptien

Je m’explique à partir de l’exemple habituel. L’origine n’est pas le lieu même idéal, ni l’acte même transcendantal dont quelque chose provient. Ainsi l’idéalisation n’est pas plus l’origine de la géométrie que l’idéalité supposée éternelle des figures. Quelle est cette origine, alors ? Eh bien je répondrais en décidant de considérer la géométrie comme une activité spirituelle et pas simplement comme un savoir. Selon cette décision (dont j’envisage qu’on puisse la discuter), je dirai que l’origine de la géométrie réside dans une chose que j’appellerai la souffrance de l’arpenteur égyptien. Car le savoir des arpenteurs qui restituaient les parcelles après les crues du Nil, j’imagine qu’il jurait dans sa réalité objective avec sa réalité formelle, pour parler comme Descartes à qui je me réfère implicitement.

Car enfin les procédures qu’ils mettaient en œuvres distinguaient leur pensée : là où les paysans ne voyaient que peine et servitude, là où leurs maîtres ne voyaient que rentrées fiscales, eux ils avaient éprouvé l’impossibilité d’en rester à ce que les choses étaient réellement pour reconnaître ce qu’elles étaient vraiment. L’indifférenciation qui suivait les crues devaient être abstraite au profit de nécessités que nous disons idéales et à partir desquelles une répartition  » juste  » était seulement possible. C’est la distinction qui cause le juste comme tel – alors que tout le monde s’imagine que c’est ou bien la force qui s’assure d’elle-même, ou bien que c’est le droit qui se fortifie. Si donc vous m’accordez cette vérité, alors vous m’accordez que la justice dans la répartition des terres cultivables renvoyaient à une justesse première dont l’idéalisation géométrique est à nos yeux la condition.

Mais justement, pour eux, cette condition n’était pas encore réalisée : c’étaient des arpenteurs et non pas des géomètres. Ils étaient donc prisonnier d’une distinction (ici des arpenteurs ne sont pas de simples mesureurs de terrains) qui restait sans effectivité, d’une réalité qui n’était pas aussi triviale qu’elle-même, pour le dire simplement. Et là où le trivial ne compte pas est la vérité. Personne ne l’ignore, absolument personne – à commencer par ceux qui identifient leur existence à la rage de le dénier. De sorte que l’on se trouvait devant la contradiction d’une pensée distinguée dont l’objet était pourtant trivial de part en part.

Impossible de ne pas nommer  » souffrance  » cette contradiction. Eh bien je dis que c’est d’elle que la géométrie procède comme activité spirituelle. Car si l’on s’en tient à la nécessité transcendantale, la géométrie a son origine dans l’acte d’idéalisation qui est toujours en train d’être effectué par la conscience qui a objectivé des nécessités spatiales. Mais si l’on y reconnaît un acte spirituel, alors cet acte a forcément la souffrance que je viens de dire pour origine. La souffrance, je l’ai indiqué de diverses manières, on peut dire que c’est l’impossibilité éthique que le savoir puisse jamais compter (on le voit négativement en analysant la figure la plus abjecte qui soit, qui est celle du  » bon vivant « ). Le double savoir de l’idéalité des procédures intellectuelles et de la réalité des choses concernées est ce qui ne compte pas, dans l’exemple que je propose ; et je l’appelle souffrance en disant qu’il est l’origine de la géométrie entendue spirituellement.

Eh bien un auteur, à mon avis, est subjectivement fait de cette souffrance (qui n’a par ailleurs aucun besoin d’être consciente ni même d’être inconsciente : je ne fais pas de la psychologie en disant cela), et c’est d’elle, précisément comme souffrance, que son nom (réponse à la question  » qu « i, par opposition à toutes les autres réponses qui concernent la question  » quoi « ) tient son impossibilité, son statut d’exclusivité spirituelle – puisqu’il suffit à causer l’œuvre comme telle.

La question du nom qui cause l’œuvre est celle de l’origine. Non pas surtout que l’origine soit une chose de nature spirituelle, puisque la définition même du spirituel est d’être épuisé par sa propre impossibilité (s’il y a du spirituel, alors ce n’est pas du spirituel) et que l’origine n’est elle-même rien (elle se définit de précéder le commencement), mais en ceci que l’origine n’est pas plus la provenance subjective qu’elle n’est le fondement : s’y rapporter est la souffrance d’une mémoire qui n’est mémoire de rien. La suffisance du nom, je dis qu’elle relève de cette distinction, autrement dit de la nécessité pour toute mémoire d’être mémoire de quelque chose.

 

Que cette nécessité soit récusée, voilà l’autorité : indistinctement le fait d’être un auteur et la nécessité du respect.

Je vous ai déjà expliqué que la distinction ne pouvait jamais se reconnaître que comme le trait – pour nous, qui ne la confondons pas avec la provenance ni avec la raison d’être – de l’origine comme telle c’est-à-dire comme contingence. Or la reconnaissance qui est une réflexion ne porte, dès lors, que sur ce qui est rétrospectivement toujours déjà constitué comme nécessaire. La reconnaissance de l’origine est donc une souffrance qui ne s’éteint pas. Et c’est là que je vois la spiritualité.

Redescendons un peu et n’ayons pas peur de recourir à des exemples banals ou même triviaux pour faire entendre les notions philosophiques. L’exemple sartrien du  » bourgeois distingué  » montre une fois de plus ce dont il s’agit : le vrai bourgeois, qui est le bourgeois d’origine bourgeoise (par opposition au parvenu qui n’est bourgeois qu’en réalité), c’est le bourgeois qui est simple dans ses manières, qui ne s’accroche pas à ses privilèges parce que ceux-ci lui ont permis d’être au-dessus de la nécessité qui les constituent. Ainsi un krach boursier, qui poussera le parvenu au suicide, suscitera seulement en lui une réflexion sur l’éphémère des possessions matérielles. L’autorité réside donc dans la contingence, dont vous reconnaissez ainsi qu’elle est une souffrance (par opposition à la douleur sociale et psychologique du parvenu ruiné), puisqu’elle concerne ce qui ne saurait compter et ce dont, pourtant, on tient non seulement sa réalité mais sa vérité. C’est cette souffrance toujours possible qui suscite le respect, autrement dit qui est l’autorité du  » bourgeois distingué « .

Les auteurs, ce sont les scripteurs qu’on respecte. Il y a des foules de scripteurs qu’on apprécie et qu’on utilise, et même qu’on estime ; mais il n’y en a qu’un très petit nombre qu’on respecte. Celui qui produit un texte de savoir, on peut l’estimer mais on ne le respectera pas. Pour celui qui produit un texte de vérité c’est l’inverse. Le paradoxe d’un respect séparé de l’estime est le paradoxe même de l’autorité.

Bref, je termine ce paragraphe en disant que si l’œuvre est suffisamment constituée d’être rassemblée par un nom propre, au sens où sa réalité ne compte absolument pas (un billet de banque vaut-il moins d’être mal dessiné, par exemple ?), c’est parce qu’elle est instituée d’une autorité, celle de ce nom, qui, précisément comme suffisance, n’est que contingence, et qui, comme contingence pour la réflexion qui la reconnaît, est à son tour identique à une souffrance que rien ne saurait jamais combler.

Peut-être une présentation plus positive de mon idée la rendra-t-elle plus claire. Je demanderai alors ce que c’est qu’un nom tout seul (car le nom de l’auteur est bien le seul signifiant qui suffit) sinon un signifiant qui, à titre de nom propre et par opposition à tous les signes de la langue, n’est même pas nécessité par tous les autres ?

Qui nierait que le nom propre relève du langage ? Et comment la réalité du langage, et par là de l’autorité (parler c’est toujours répondre), pourrait-elle exister autrement que dans la nécessité pour les signes de toujours en appeler à d’autres ? Le nom propre relève de cette nécessité, à ce qu’il semble, puisqu’il appartient forcément à une langue (Martin est français, Smith est anglais…). Et pourtant non : supprimez-le, et vous n’affectez en rien la valeur des autres termes ! Uniquement fait de sa nécessité ( » Martin  » est fait de francité, etc.) il peut aussi bien ne pas être : dans l’ordre du tout, il ne compte pas.Etranger absolu dans sa propre  » maison « . Voilà en quoi un nom d’auteur a sa propre souffrance pour réalité.

Cela signifie donc qu’il compte à l’encontre de tout… Car il y a potentiellement un savoir de tout, de sorte que cet encontre est une souffrance. Voilà en quel sens on peut dire que le nom propre suffit à faire autorité, à causer originellement quelque chose comme le vrai.

J’arrête ici pour aujourd’hui. La  » spiritualité  » de l’auteur comprend encore de multiples dimensions, notamment celle de la responsabilité et celle de l’inconsistance de la loi. J’en parlerai sûrement les fois prochaines.

Je vous remercie de votre attention.