Définition de l’autorité, philosophie et sciences sociales
Version PDF cliquer ici
1 – Philosophie
Faire autorité, c’est obliger hors de toute raison, c’est-à-dire sans plus contraindre (raison extérieure) que convaincre (raison intérieure). On n’a en effet d’autorité qu’à exclure autant la contrainte, la menace ou la promesse qui font agir de l’extérieur, que la conviction ou le sentiment qui font agir de l’intérieur. L’atteste l’argument dit d’autorité : il fait taire d’avance quiconque aurait présenté des raisons dont personne ne nie qu’elles puissent être meilleures. Corrélativement respecte l’autorité celui qui obtempère sans avoir à craindre ni espérer, sans avoir non plus à approuver ni même à comprendre.
On le voit, c’est la même chose de récuser les raisons, aussi bien celles qui justifieraient que celles qui contrediraient, et de faire autorité : « Je ne veux pas le savoir ! » hurle l’adjudant au soldat qui essaie d’expliquer pourquoi ne pouvait pas être présent à l’appel. « Il faut que ce soit terminé demain ! » exige le patron à l’ouvrier qui vient de lui indiquer pour quelles raisons la réparation prendrait au moins une semaine.
D’où le nécessaire passage d’écarter le savoir à écarter la réalité : Pétain : La réalité, c’est la défaite de la France ; essayons de limiter les dégâts ; De Gaulle : la France réelle n’est pas la vraie France, et celle-ci est la seule qui compte !
S’impose donc cette seconde définition, qui contient en germe tout ce qu’il y a à savoir de l’autorité : faire autorité, c’est faire, depuis une situation d’exception (l’adjudant par rapport au soldat, le patron par rapport aux ouvriers, de Gaulle par rapport à celui qui représente alors l’ordinaire des Français), que les raisons ne comptent pas, ni par conséquent la réalité dont elles sont la représentation.
Plus simplement : l’autorité est la chute du savoir – le mot « chute » étant pris dans son sens verbal qui en fait quelque chose d’imputable : faire autorité, c’est faire choir tout argument. Seconde définition.
La notion de l’autorité est dès lors identique à celle de la transcendance, qui certes suppose l’extériorité de son institution ou de sa déclaration mais ne la signifie (on ne va pas dire que l’allumette transcende la boîte dont on vient de la sortir !). En effet la transcendance est, pour une chose ou pour un être, le fait de relever de ce qui en décide quoi qu’il en soit par ailleurs de tout ce dont on pourrait arguer, et qu’on dira alors transcendant par rapport à elle. Ainsi la République pour le citoyen, qui ne diffère pas du fait qu’il soit un citoyen bien qu’elle ne s’y réduise pas. Il s’agit d’autant moins d’extériorité que ce peut être cette chose ou cet être pour eux-mêmes, si on leur reconnaît une autorité d’être soi. Ainsi en est-il d’une chose comme un vase qui exige d’être d’un seul tenant (sinon ce n’est pas d’un vase qu’on parle) mais qu’on peut fracasser, ou d’un être humain qui ne l’est qu’à relever de lui-même au sens où être sujet, c’est s’autoriser de soi, être l’autorité dont on relève, mais qu’on peut humilier, avilir, réduire à l’abjection en un mot récuser comme autorité d’être soi[1]. L’autorité est donc la transcendance des choses. Troisième définition.
Que les raisons ne comptent pas, cela signifie qu’on est privé de l’excuse qu’elles constituent toujours quand on choisit. De fait, sachant ce que je sais et ignorant ce que j’ignore n’importe qui ferait les choix que je fais, de sorte qu’en les faisant j’avère être absolument quelconque alors que la notion de responsabilité est celle de l’impossibilité de la substitution. C’est donc la même chose de désigner un sujet comme responsable et de pointer qu’en ce qui le concerne les raisons n’ont pas compté, ou en tout cas n’ont pas suffi (ce qui sur le principe revient au même). Soit on admet d’avance qu’il était responsable et on écarte d’avance les raisons, soit on considère qu’une autorité a fait que les raisons ne comptent pas, et on dira alors qu’il a été rendu responsable.
On est responsable quand on fait quelque chose de sa propre autorité. Par ailleurs faire autorité, c’est faire faire. On pourrait dire ainsi que l’autorité est la cause de la responsabilité si la notion de cause n’impliquait l’attribution et non pas l’imputation (sauf à le personnaliser, on n’impute pas à un moteur le bruit qu’il fait), et c’est pourquoi il faut proposer cette quatrième définition : par autorité, on entend la responsabilité de la responsabilité. Il faut prendre cette formule au double sens du génitif : c’est d’être responsable de ce que les autres soient responsables qu’on fait autorité (ils ont pour affaire d’assurer la bonne exécution d’un ordre qu’on leur a donné, la bonne application d’un conseil, etc.) et par ailleurs c’est la même chose de faire autorité et de se conduire de manière responsable dans le domaine dont on a la responsabilité.
L’autorité, c’est donc que les raisons ne comptent pas. Tout ce qui fait que les raisons ne comptent pas fait donc autorité[2] ; et inversement c’est la même chose d’être investi d’une autorité et de ramener à rien toutes les raisons dont, dans le cas contraire, toutes nos actions procèderaient : dans un ordre, par exemple, il n’est pas question de déceler la psychologie particulière de l’individu qui a été élevé au grade de général (on le peut, mais alors c’est nier son autorité), de même que dans une œuvre littéraire, c’est un déni que d’y chercher la psychologie particulière ou la biographie de celui qui l’a composée (comment n’y seraient-elles pas ? mais ce n’est pas la question).
D’où la cinquième définition : l’autorité est la position du légitime en tant que légitime (sous-entendu : et non pas en tant que légitimé par des raisons qui l’expliqueraient ou le justifieraient).
Mais alors si le légitime ne l’est que de ne pas être légitimé, cela signifie qu’il appartient au légitime en tant que tel de faire lui-même autorité : d’interdire que son appréhension se fassent sous l’égide de raisons qui deviendraient alors à sa place le véritable objet de la reconnaissance, et dont lui ne serait plus que la conséquence inessentielle. L’interdiction s’impose. Car l’autorité n’est pas ce qui sollicite la reconnaissance mais, tout au contraire, c’est ce qui la force dans le paradoxe qu’elle soit quelque chose de libre et que l’idée de contraindre une reconnaissance n’a tout simplement aucun sens. L’autorité est donc l’oxymore de forcer la liberté comme libre exercice de la liberté – ce qui ne peut avoir qu’un seul sens, qui est négatif : le légitime est ce dont l’ignorance ferait de nous des irresponsables.
D’où la sixième définition, qui n’est plus personnelle mais réelle : l’autorité est la force propre du légitime – celle de faire que ne comptent pas les raisons qui l’expliqueraient ou le justifieraient (ou qui le contesteraient !), ce qu’on peut encore indiquer en disant que le propre du légitime est d’instituer celui qui le reconnaît comme responsable c’est-à-dire autorisé de lui-même (puisque la reconnaissance est un acte de liberté), et de l’arracher à l’innocence qui eût consisté pour lui à s’autoriser de son savoir pour lequel tout revient toujours à des explications et à des justifications et donc à la même inanité plus ou moins méconnue.
Ainsi l’autorité, qui consiste à assumer une responsabilité, consiste à être le légitime, lequel donne lieu à la responsabilité qui consiste à faire autorité en ne s’autorisant que de soi quant à le reconnaître. Du personnel au réel et du réel au personnel, l’autorité se transmet, et on peut prendre la notion générale d’autorité pour nommer cette transmission. Pour l’esprit entendu comme capacité de concevoir, le schème de l’autorité est donc la cascade : être une autorité, cela consiste à être autorisé à faire autorité par une autorité supérieure, et à autoriser une autorité inférieure à faire autorité c’est-à-dire à autoriser (on peut illustrer cela par les diplômes : chaque titulaire a autorité pour décerner le diplôme inférieur au sien).
On rassemblera ces six définitions dans les propositions suivantes : 1) faire autorité, c’est rendre responsable et par conséquent produire à titre de sujet, tant à propos des autres que de soi-même ; 2) c’est toujours le légitime qui rend responsable c’est-à-dire sujet, pour la seule raison qu’il est légitime – de sorte que par « autorité » on peut aussi bien entendre ce qui fait que le légitime est légitime que ce qui fait que le sujet est non seulement sujet, mais encore sujet d’être sujet : qu’être sujet soit non pas la nature métaphysique dont il serait innocent mais l’affaire (la responsabilité) dont il est responsable.
L’énigme de l’autorité est celle de cette indistinction : que la question du sujet quant à être sujet soit la même que celle du légitime quant à être légitime, et qu’on doive identifier cette indistinction à la récusation de l’autorité que par ailleurs on a toujours déjà reconnue au savoir, laquelle est d’une part celle de déposséder les choses d’elles-mêmes en faisant qu’elles ne soient rien d’autre que ce qu’on sait idéalement qu’elles sont, et d’autre part celle d’effacer les sujets en faisant que la vie de chacun ne soit rien d’autre que la somme de ses excuses.
D’où ce paradoxe logique : l’autorité en général doit toujours s’entendre comme la récusation d’une autorité particulière qui n’est autre que celle du savoir, et qui consiste à faire que ni les choses ni les êtres ne comptent. Faire que le savoir choie (seconde définition) se fait forcément sans le savoir – de sorte qu’une idée consciente ou volontaire est une contradiction dans les termes. En quoi on énonce une évidence, celle de l’antériorité à soi de la responsabilité, puisqu’on ne peut faire autorité qu’à avoir d’abord l’autorité de faire autorité.
Le problème qu’il revient au philosophe de résoudre se présente selon le paradoxe de la poule et de l’œuf : c’est celui de la responsabilité qui institue le légitime et du légitime qui rend responsable. En toute autorité, il s’agit d’une corrélation entre une autorité personnelle et une légitimité réelle.
Il est sûr que c’est dans la condition de l’être parlant qu’on en trouvera le principe puisque l’idée d’autorité n’a pas de sens dans la nature où il n’y a que des phénomènes d’attachement ou de domination.
Pourtant on se contredirait à rendre compte de l’autorité en désignant un premier un fait, même de corrélation : comme tel (c’est-à-dire comme stupide et inerte) il serait aussi exclusif de la légitimité que de la responsabilité. Il sera donc nécessaire de rompre le cercle en supposant une première autorité qui ne soit que sa propre autorité et non pas son propre fait c’est-à-dire dont on ne puisse mentionner l’être, puisque ce serait le réduire à la stupide insignifiance de son propre fait.
La pensée de l’autorité, en tant qu’elle n’est pas celle d’on ne sait quelle entité métaphysique (on imaginait classiquement que toute autorité était un ruissellement de celle de Dieu) mais seulement celle de notre responsabilité – plus exactement de notre responsabilité d’être des êtres responsables et pas simplement des vivants assujettis à leurs besoins même psychologiques – ne peut dès lors qu’emprunter une voie négative : il faut trouver une autorité qui ne soit, en somme, absolument rien d’autre que l’irresponsabilité qui serait la nôtre de ne pas la reconnaitre. Mais qui la soit réellement, car le propre de l’autorité est de s’imposer et même de forcer la reconnaissance !
Le mot de cette énigme est facile à donner : c’est la vérité, qui n’est absolument rien d’autre que le savoir dont sa notion est d’être la transcendance. Car d’une part le vrai est ce qu’il serait irresponsable de ne pas reconnaître au-delà du savoir qu’on en a, et d’autre part une autorité, dès lors que c’en est bien une, est ce qu’on a forcément raison de reconnaître, nonobstant ce qui la justifierait ou la contredirait. Donc il est certain d’avance que la question de l’autorité trouve sa réponse dans la pensée de la vérité. C’est ce qu’on va s’attacher à montrer en commençant par l’exploration de ses plus étonnants paradoxes.
2 – Sciences sociales
Du point de vue des sciences de la société (sociologie, anthropologie, science politique), c’est clair : l’autorité est la personnification du social. Ainsi se trouve résolu le paradoxe essentiel de l’autorité qui est d’être en même temps une transcendance au sens où l’autorité vient toujours de plus haut, et une immanence au sens où l’autorité est l’agir propre et irréductiblement personnel de l’être qui fait autorité.
Au social il appartient en effet de se constituer comme tel (par opposition à un simple ensemble d’individus) en se recevant comme de l’extérieur. C’est facile à comprendre : la norme d’existence, d’unité, de différenciation et de fonctionnement que le social est pour lui-même n’est perceptible et applicable par les individus que comme ne venant pas des individus, puisqu’ils en relèvent. Comme il n’y a rien d’autre qu’eux, il est impossible qu’ils ne supposent pas à l’autorité une origine absolument extérieure et supérieure.
La réalité de l’autorité est la nécessité que le social s’impose comme tel à tous ses membres – qu’il transcende par définition. Le social lui-même apparaît forcément sous les espèces de la transcendance à tous ceux qui le composent et qui en relèvent. La religion est donc le modèle de toute autorité ou, ce qui revient au même, toute autorité suscite un sentiment de type religieux.
Bien qu’elle ne soit pas une personne au sens où un roi « personnifie » le social (par exemple chez nous le chef de l’État parle et c’est la France qui s’est exprimée), la religion en est une (elle a même une « âme » que Durkheim dit être « l’idée de la société ») en ce qu’elle personnifie le social : elle le fait non seulement dans son statut puisqu’elle est « la forme éminente et comme une expression raccourcie de la vie collective tout entière », mais encore d’un point de vue pratique puisqu’« elle fait agir collectivement » (Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse).
Ceux qui font autorité le font donc depuis cet espace du social, qui, étant celui du social comme tel, sera forcément appréhendé comme divin. Parce qu’elle est le rapport du social à lui-même, il est impossible de ne pas penser que toute autorité est d’essence divine et de ne pas faire des lieux de l’autorité des espaces sacrés. Toute société, en tant qu’elle doit se rapporter à elle-même pour être une société, produit donc du sacré d’une manière ou d’une autre (pour nous Edgar Morin cite les stars). Dieu, c’est donc la société elle-même en tant qu’on la méconnaît c’est-à-dire en tant qu’on ne se rend pas compte qu’elle est l’ultime instance de l’autorité qui nous fait sujets.
Ceux auxquels l’autorité sera dévolue sont distingués du commun des sujets sociaux : dans leur corps, leur lignage, leur biographie ou leur personnalité on a dû déceler des traits d’étrangeté et de prédestination. C’est par exemple un enfant trouvé que des bêtes auraient élevé, un nouveau-né dont la ressemblance avec un ancêtre est frappante, etc.
Beaucoup de sociétés éprouvent le besoin de réaliser cette extériorité, d’en faire une production collective. Cela se fait par des périodes de jeûne ou d’isolement, par l’initiation à des vérités secrètes que les dieux auraient apportées, par des épreuves ou des scarifications (chez nous ce peut être de longues études, ou une « traversée du désert » comme dans l’exemple de de Gaulle) ou à la limite par la mise à l’extérieur de l’humanité au moyen de la transgression, connue de tous, des deux interdits fondamentaux des sociétés humaines qui sont l’inceste et le cannibalisme.
La parole de ceux que leur manifestation particulière de l’idéal social – on a compris que c’était le fameux « charisme »[3] – aura distingués des autres est donc vécue, y compris sincèrement par eux-mêmes, comme « inspirée » (par Dieu, par les esprits, par les ancêtres, par le totem du clan, etc.), selon ce mixte d’étrangeté (ils viennent de la transcendance et se tiennent dans un espace sacré) et de familiarité (ils sont porteurs de ce que le social était déjà) dont la mise en œuvre s’appelle « reconnaissance ».
Quant à la reconnaissance proprement dite, il est essentiel au social qu’il se la signifie à lui-même comme avérée par des rituels, des sacres, des couronnements, des remises de diplômes, des procédures électorales, des nominations de toutes sortes. Ainsi les élus de la transcendance (oints du ciel, des esprits, des ancêtres, du totem…) accèderont à une position spéciale qui les rendra aptes à tenir une parole valable pour quiconque. Étant celle du social comme tel qu’il serait donc sacrilège de contester, elle a pour sens de signifier aux individus ce qu’il en est vraiment d’eux et de déterminer les rapports qu’ils doivent avoir entre eux.
Cela vaut pour toute société. Selon celles que l’on considère, les sujets sociaux sont « les descendants du jaguar » devant rester en hostilité avec ceux qui relèvent d’un autre totem, « les enfants de la République » dont le comportement doit être régi par la triade liberté-égalité-fraternité, etc.
La parole d’autorité donne aux sujets sociaux la responsabilité d’être ceux qu’ils ne savaient pas qu’ils étaient déjà, et fait que ce qu’ils sont réellement n’est plus que la nécessité d’être ce qu’ils sont idéalement (être un X ou un Y, c’est avoir à être un bon X ou Y).
Parce qu’il s’agit d’une autorité et non d’une domination (que par ailleurs elle légitime mais c’est une autre question), la sanction du non-respect sera symbolique et c’est alors la notion d’indignité qu’il faut faire intervenir (chez nous il existe la peine d’« indignité nationale »).
Ainsi les sciences sociales ont établi que l’autorité était le rapport de constitution forcément normative que le social entretient avec lui-même, en tant que cette réflexivité implique l’illusion qu’il soit constitué de manière transcendante par des individus ainsi devenus des personnages (les responsables de toutes sortes : des rois, des prêtres, des sorciers, des orateurs, des penseurs, des vedettes, etc.).
La réalité de l’autorité est donc l’impossibilité que le social ne se rapporte pas à lui-même (le social, c’est la normativité du social) et que cela ne puisse jamais se faire qu’en toute méconnaissance.
Pour les sciences sociales, l’autorité n’a donc rien de mystérieux dans son immanence, précisément en tant qu’elle a expressément pour réalité d’être vécue comme mystérieuse et transcendante.
[1] Le mal est la récusation – acte d’autorité – de l’autorité d’être soi propre à une chose ou à un être.
[2] C’est pourquoi l’autorité est la nature du mal. Par exemple que les accusés des procès staliniens aient été manifestement innocents n’a pas été une raison pour ne pas les envoyer à la potence.
[3] On peut restreindre la notion en disant que le charisme n’existe pas pour tout le monde mais seulement aux yeux d’un public déterminé : c’est alors, pour ce public, la reconnaissance sur quelqu’un des traits propres au type de capital qui le définit (Bourdieu). La conséquence subjective est donc l’accentuation de la certitude de sa légitimité.Que ces traits d’identification du type de capital soient méconnus et non pas ignorés, ainsi que le prouve paradoxalement leur reconnaissance puisqu’il n’y a de reconnaissance que de ce qui est à la fois étranger et familier, c’est précisément ce qui fait du charisme une autorité, c’est-à-dire un rapport normatif du social à lui-même.