ÉTHIQUE  ET  VÉRITÉ

 

 Pour une psychanalyse de droit

Résumé : La question du mal est aujourd’hui le seul cadre possible pour une interrogation sur la vérité. Les structures qui lui sont inhérentes – de l’évidence au génie en passant par l’obligation – ont leur origine dans une épreuve qui est toujours celle de l’inhumain, dont l’élucidation ouvre ainsi à la notion d’un inconscient de droit. Leur définition devient exhaustive quand elle prend en compte cette dimension.

Mots clés : mal, vérité, droit, génie, interprétation, existence, inhumain

Présentation (Quatrième de couverture) :

Qu’appelle-t-on ” vérité ” aujourd’hui, après que la logique a récusé la possibilité d’un discours total, que la philosophie a déconstruit les évidences de la métaphysique, que la psychanalyse a situé dans la structure subjective la place du ” discours du maître ” ?

A cette question, une interrogation sur l’éthique, dans l’exclusivité qui la définit à l’encontre du savoir et de la morale, peut seule correspondre. Car la question de la vérité est celle de son impossibilité : l’impossibilité d’un dernier langage dont un sujet, dès lors sage, pourrait enfin s’autoriser. Et l’éthique est proprement cette dimension où apparaît l’imposture des idéaux.

Le premier d’entre eux est la reconnaissance réciproque des êtres humains, dans la communauté d’une existence potentiellement raisonnable. La notion de vérité et les structures qu’elle implique renvoient au contraire à une rencontre personnelle qui est celle de l’inhumain, dont toute légitimité tiendra paradoxalement son statut.

La question porte donc autant sur les modalités de ce statut que sur autrui, qui n’est plus un semblable avec qui nous pourrions vivre raisonnablement en partageant des principes universellement admissibles. Aussi peut-on la poser à la lumière de notre stupéfaction ou de notre horreur devant des valeurs qu’on ne saurait partager mais qui n’en justifient pas moins des actes où, parce qu’ils sont humains, la vérité reste en cause.

Il s’agit alors du mal et de l’effet qu’il produit en nous – effet dont l’interprétation peut être nommée ” psychanalyse de droit “.

Question de folie, d’inhumanité, d’existence.